Avant, j'étais trop gentille

Aujourd'hui, je vais vous raconter une petite histoire.

Avant, j'étais trop gentille.

 

 

Mais, en même temps, c'est bien d’être trop gentil, non ? C'est moi qui était dans le vrai !

 

Dans un monde parfait, la gentillesse serait la normalité. Et les autres ne devrait pas en abuser.

 

Je me sentais si triste de voir le monde dans lequel je vivais. Ce monde rempli de connards, d'égoïstes, de traîtres et de vicieux qui abusent de votre bonté. La race humaine me dégoûtait.

 

Je ne comprenais pas que tout le monde ne soit pas aussi généreux ou altruiste que moi, moi qui ne voulais que du bien aux autres, qui rendais service, et qui passais ma vie à donner.

 

Moi, qui, contrairement aux filles aigries, répondais gentiment à tous les dragueurs pour ne pas les vexer. Moi, qui dépensais autant d’énergie pour que tout le monde se sente bien et en sécurité.

Moi, qui acceptais toujours plus de gens dans ma vie et qui ne déclinais aucune invitation (pire, qui, à chaque fois, les renvoyais ! (Émoticône « meuf désespérée »)).

Moi, qui acceptais que des coupables ne s'excusent pas, parce que je les avais déjà (en grande sage que j'étais) pardonnés. Moi, qui me suis sentie tant de fois abandonnée ou trahie par des gens à qui j'avais pourtant tout donner. Moi, qui ne me plaignais jamais (mais qui écoutaient toutes les plaintes des autres car, you know, il fallait bien les aider).

Moi, qui me remettais en question dès qu'on m'accusait, moi, qui passais ma vie à m'excuser.

 

Enfin, bref, moi, qui ai fini par craquer. (Bah, ouais, of course, à trop donner, on fini par s’épuiser.)

 

 

Et c'est là que j'ai compris que non, ce n’était pas normal de rendre service à tout le monde, d’être toujours de bonne humeur, d'accepter des comportements toxiques, de tout, tout de suite, pardonner, de m'oublier ou de me sacrifier.

 

Et donc, que, non ! Être trop gentil, ce n’était pas une qualité. (Alors arrêtons avec ça maintenant, je vous serais gré.)

 

Nan, mais à quel moment je passais autant de temps à répondre à des gens qui, certes, ne méritaient pas de la méchanceté pour avoir osé m'interpeller, mais qui ne méritaient pas, non plus, que je me creuse la tête à trouver des formules de politesse pour les envoyer chier ?

 

À quel moment je m'infligeais des dîners auxquels je n'avais pas envie d'aller ?

 

À quel moment je ne faisais pas respecter mes limites, je n’osais pas dire ce que je pensais, juste pour ne pas vexer ?

 

Et à quel moment, surtout, je les accusais (dans ma tête) d'abuser de ma gentillesse alors que c’était moi qui aurait dû dire la vérité ? (Car, non, les gens ne peuvent pas deviner qu'ils vous emmerdent si on n'ose pas leur expliquer.)

 

Mais, enfin ! À quel moment, par soi-disant altruisme, on ose tant se sacrifier ?

 

Et bien, tout simplement, parce que ce n'est pas de l'altruisme mais juste de la peur de ne pas être accepté si on est vrai.

 

Car, être trop gentil ce n'est pas être gentil, non, non, le vrai gentil, lui, ne se sent pas abusé.

 

La vérité, c'est que si on pense que les gens abusent de notre gentillesse ça signifie que l'on attend secrètement un retour de ce que l'on a donné. Et c'est donc, qu'on ne le fait pas par pure bonté. Mais plutôt par intérêt, lâcheté ou solution de facilité (ouais, ça fait mal, désolée).

 

Pour avoir de l'amour en retour, parce qu'on ose pas dire la vérité ou, encore, parce qu'il est mieux vu d’être un gentil qu'un enfoiré.

 

Être trop gentil, ça n'a rien de chevaleresque, ni pour soi ni pour les autres, hein, faut arrêter de (se) mythonner.

 

Être trop gentil, c'est se mentir à soi-même et aux autres, en endossant le beau rôle de la victime, puis en les culpabilisant d'en abuser.

 

 

Être trop gentil, c'est ne pas affirmer ce que l'on pense ou ressent vraiment, c'est accepter ce qu'on ne veut pas, c'est se manquer de respect.

 

Bon, mais je vous rassure, d'une, ce n'est pas parce qu'on n'est pas vraiment gentil quand on est trop gentil qu'on n'est pour pour autant quelqu'un de gentil en réalité (j'espère que vous suivez), de deux, tout ça est inconscient, et résultant de blessures non soignées, donc on peut se pardonner, et de trois, il existe une solution pour y remédier !

 

En apprenant à s'aimer. (Car quand on s'aime on n'a plus peur de ne pas être accepté.)

 

Et c'est donc ce que j'ai fait. En passant par des exercices pour m'accepter telle que j’étais (dans mes beaux comme mes mauvais côtés) et ce que je ressentais puis en apprenant à correctement m'exprimer. (C'est à dire, en disant ce que je pense quand je le pense et non pas d'attendre de craquer.)

 

Alors, si au début, j'ai tâtonné, si je suis passé d'un extrême à l'autre, en me coupant de tout le monde et en disant absolument tout ce que je pensais sans prendre aucune pincette (et bon, faut quand même pas oublier les autres non plus, msk), aujourd'hui, je crois que j'ai enfin trouvé l’équilibre qu'il me fallait.

 

En étant ni méchante, ni trop gentille, mais juste vraie. (Et en ayant appris à mieux communiquer.)

 

Aujourd'hui, si je suis blessée je le dis, si je suis mal lunée je ne vais pas le cacher, et si je dois dire une vérité, même si elle doit faire du mal (le moins possible, of course) je le fais. Car je préfère me respecter que ne pas blesser. Aujourd’hui, je m’autorise à être en colère, à le dire, à être triste, à faire des erreurs, ou à, juste, ne pas avoir envie de parler. Aujourd'hui, je laisse des gens en « vu » (l'insulte suprême pour moi, ça, avant), parce que j'ai la flemme, pas le temps, ou pas envie et je décline, aussi, des invitations sans me justifier. Et, mon dieu, ce que ça fait du bien, si vous saviez ! Car toute l’énergie que je dépensais pour ça, et bien maintenant, je l'ai récupérée.

 

Car le plus important dans la vie, avant d'aider son prochain, tout faire pour ne pas lui faire de mal, ou encore d’être aimée (tout ça c'est important tout de même, on ne le nie pas) c'est de se faire passer en premier !

 

 

Allez, namasté.

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